Ma Mya Thwate Thwate Khaing, une étudiante de 20 ans qui a reçu une balle dans la tête d'un policier lors d'une manifestation contre le coup d'État à Naypyitaw mardi, a été déclarée en état de mort cérébrale dans la soirée.

La jeune femme de 20 ans s'est brusquement effondrée après avoir été abattue lors de la manifestation de mardi. / Facebook
Les vidéos qui ont été diffusées sur Facebook montrent qu'elle n'a pas tenté de passer les barricades de la police sur les lieux. Elle s'est effondrée brusquement après avoir été frappée à la tête par une balle alors qu'elle se mettait à l'abri des canons à eau sous un abribus.

Un montage de captures d'écran provenant de séquences vidéo sur l'assassinat de Ma Mya Thwate Thwate Khaing
La balle qui l'a frappée était une balle réelle, et non une balle en caoutchouc. Un médecin d'une équipe médicale de Naypyitaw qui a demandé l'anonymat l'a dit à The Irrawaddy, ajoutant que la balle avait transpercé le casque de moto qu'elle portait et s'était logée dans sa tête.
« Elle est en état de mort cérébrale. La balle qui s'est logée dans sa tête est toujours là ; elle ne peut pas être retirée », a déclaré le médecin. Il a ajouté que Ma Mya Thwate Thwate Khaing n'avait aucune chance de se rétablir car elle est maintenue en vie par des appareils de réanimation artificielle. Elle se trouve actuellement dans l'unité de soins intensifs de l'Hôpital des 1000 lits de Naypyitaw.

La police tire sur les manifestants non armés qui n'ont pas tenté de traverser un périmètre de sécurité. / Facebook
Les militaires auraient demandé que Ma Mya Thwate Thwate Khaing soit transférée dans leur établissement, mais les médecins de l'hôpital de Naypyitaw ont refusé et ont gardé la patiente sous leurs soins.
La jeune protestataire avait voté pour la première fois lors des élections générales de 2020, dont les résultats ont été rejetés par les militaires. Il est largement admis qu'elle a été ciblée parmi la foule car elle portait un t-shirt rouge. Le rouge est la couleur de la Ligue nationale pour la démocratie, le parti au pouvoir évincé dirigé par la conseillère d'État Daw Aung San Suu Kyi, actuellement détenue.

Ma Mya Thwate Thwate Khaing / Facebook
Une de ses amies proches a dit à The Irrawaddy qu'avant qu'elle ne soit abattue, ils prévoyaient de fêter son 21e anniversaire jeudi. Elle se préparait également à repasser son examen d'entrée à l'université lorsque son école, actuellement fermée en raison de la COVID-19, rouvrirait ses portes.
La fusillade a été largement dénoncée comme une atrocité, car la police aurait délibérément visé et tiré avec des armes mortelles non conçues pour le contrôle des émeutes sur des manifestants qui n'étaient pas armés et qui ne tentaient pas de traverser les périmètres de sécurité établis par les autorités. Une image s'est largement répandue sur les médias sociaux, montrant un chef adjoint de la police supervisant les forces de sécurité à Thapyaygone, à Naypyitaw, qui pointait une arme à feu sur des manifestants alors qu'ils étaient violemment dispersés.

Une affiche représentant une Ma Mya Thwate Thwate Khaing ensanglantée est accrochée à un pont routier à Hledan, Yangon, alors que les manifestants poursuivent leur protestation mercredi. Photo Zaw Zaw Htwe / The Irrawaddy
Un autre manifestant qui a été touché à la poitrine a également été hospitalisé. Au moins quatre autres personnes ont également été blessées par des tirs d'armes à feu pendant la répression.
Suite à la violente répression policière de mardi contre les manifestants à Naypyitaw, Mandalay et dans d'autres villes, le bureau des Nations unies au Myanmar et le gouvernement usaméricain ont exprimé leur inquiétude quant au traitement réservé par le régime militaire aux manifestants pacifiques, dénonçant l'usage disproportionné de la force contre les manifestants comme « inacceptable ».
