José Luis Abarca Velázquez et María de los Ángeles Pineda Villa sont, respectivement, l'ancien maire d'Iguala et son épouse, ex-future candidate au même poste. Deux personnes de pouvoir. Ce pouvoir public et affiché de manière obsessionnelle afin de recueillir des soutiens et de maintenir le statu quo actuel. Et pour ce faire, les députés, c'est-à-dire ceux qui sont délégués pour assurer les droits et faire observer les devoirs, en abusent régulièrement.
Abarca avec...
...Enrique Peña Nieto, président
...Rosario Robles, ministre du Développement social
... Andrés Manuel López Obrador (AMLO), chef du Parti de la révolution démocratique ("opposition" de "gauche"), dont Abarca était membre
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Dire aujourd'hui le nom d'Abarca, c'est comme rappeler les bourreaux argentins, de Videla à Camps, Astiz et tous les autres, dans la liste horrible à jamais gravée dans la mémoire collective.
Le pouvoir, illusoirement démocratique, exige deux choses: le vote et le silence. Parfois, même un vote de silence. Par conséquent, manifester son opposition devient dangereux.
Dans une civilisation toujours plus zombifiée d'individus en relation télématique bien qu' assis les uns à côté des autres, on n'accepte pas les groupes de personnes qui agissent motivées par des pensées différentes, hors du commun, hors du chœur, aspirant peut-être à une véritable égalité des droits.
Le pouvoir est univoque : il n'accepte l'échange – do ut des – qu'avec ceux qui peuvent en réitérer les bases fondatrices. La démocratie comme matériau impérialiste d'exportation militariste. La démocratie est déclinée en démo_crase, un mélange phonétique, réduisant les distances seulement pour la convention et la convection au pouvoir. Elle réduit, amalgame et homologue ou diversifie selon les convenances.
En Afrique, en Colombie, en Méditerranée il se produit des événements pas trop différents de ceux de l'État du Guerrero: peut-être en italiastan sont-ce les droits qui ont été desaparecidos. Puis, peut-être ce sera le tour des personnes, qui ne sont plus que des matériaux de flux migratoires.
Alors, qui pose des questions, étudie, critique et désire un plus grand respect et plus de civilité, une société fondée sur le social et non sur les schémas sociétaires, se heurte au représentant du pouvoir du moment, puis est tabassé par la flicaille. Ou fait disparaître. Ou tué.
C'est ce que fait le pouvoir aujourd'hui appelé Abarca. Au Mexique, où, cependant, les gens réagissent et s'unissent dans des mouvements sociaux.
Ils sont tous Abarca, nous sommes tous Ayotzinapa.


Paris-Trocadéro, 20 novembre 2014
